Illusions d'un voyage
À cru sur mon cheval,
Je parcourre les steppes de Mongolie,
Les jungles de Bengale,
Les déserts d'Arabie...
Sur mon cheval pie,
Je gravis les montagnes du Kurdistan,
Les plateaux d'Anatolie,
La chaîne des Balkans...
M'agrippant à sa crinière,
Je me retrouve au pied des Alpes,
En passant par la Bavière,
Et un détour par Naples...
D'un pas sûr à la fière allure,
J'arrive en terre de France,
Longeant la Côte d'Azur,
Me croyant à Byzance...
Des falaises d'Armorique,
Mon cheval prend des ailes,
Pour s'envoler vers l'Amérique...
Du petit au triple galop,
Je courre de la prairie canadienne,
Aux pays des cow-boys, puis des gauchos,
Par la forêt amazonienne...
Mon cheval haletant,
Je le repose sur la Terre de Feu,
Où un voilier passant,
Nous mène dans les îles bleues...
Ses oreilles pointées, ses yeux hagards,
Je saute des pays aux Budhas,
Au Sri Lanka, à Madagascar,
Et enfin à la côte d'Angola...
Reprenant son souffle, il passe au pas,
Je flâne en Afrique centrale,
Parmi les couleurs du Nigéria,
Et la musique du Sénégal...
Mon cheval danse pour la rare pluie,
À travers le désert jusqu'à la corne de l'Afrique,
Remontant le Nil et joindre les berbères d'Algérie,
Où il nage jusqu'à la péninsule Ibérique...
Sur son dos, il me porte encore,
Des îles britanniques aux volcans d'Islande,
Dans les pays du Nord,
Et les lacs de Finlande...
Hennissant de joie et de folie,
Il fonce à travers la Russie,
Pour retrouver sa paisible vie,
Parmi les vents de la Sibérie...
Mina Danesh, Octobre 1996